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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/152

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mor renversa en l’effleurant de son manteau.

— Il faut que vous veniez avec moi auprès de Lélia, lui dit-il d’un air grave, mais paisible ; Lélia veut vous voir. Je pense que son heure est venue et qu’elle va mourir.

Sténio se leva brusquement, et retomba sur sa chaise, pâle et sans force ; puis il se leva de nouveau, prit convulsivement le bras de Trenmor et courut chez Lélia.

Elle était couchée sur un sofa, ses joues avaient un reflet bleu, ses yeux semblaient s’être retirés sous l’arc profond de ses sourcils. Un grand pli traversait son front, ordinairement si poli et si blanc ; mais sa voix était pleine et assurée, et le sourire du dédain errait, comme de coutume, sur ses lèvres mobiles.

Il y avait auprès d’elle le joli docteur Kreyssneifetter, un charmant homme tout jeune, blond, vermeil, au sourire nonchalant, à la main blanche, au parler doucereux et protecteur. Le joli docteur Kreyssnei-