— Cet enfant demande à la mort le secret de la vie, dit Lélia ; il s’agenouille sur un cercueil pour obtenir l’amour ! Pauvre enfant ! Mon Dieu, ayez pitié de lui, et rendez-moi la vie afin de conserver la sienne ! Si vous me la rendez, je fais vœu de vivre pour lui. Il dit que je vous ai blasphémé en blasphémant l’amour : eh bien ! je courberai mon front superbe, je croirai, j’aimerai !… Faites seulement que je vive de la vie du corps, et j’essaierai de vivre de celle de l’ame.
— Entendez-vous, mon Dieu ? s’écria Sténio avec délire, entendez-vous ce qu’elle dit, ce qu’elle promet ? Sauvez-la, sauvez-moi ! donnez-moi Lélia, rendez-lui la vie !…
Lélia tomba raide et froide sur le parquet. C’était une dernière, une horrible crise. Sténio la pressa contre son cœur en criant de désespoir. Son cœur était brûlant, ses larmes chaudes tombèrent sur le front de Lélia. Ses baisers vivifians ramenèrent le sang à ses lèvres, sa prière peut-être attendrit le