Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/274

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lise, c’est-à-dire que tout se refroidit. Les nations bronzées de la zône torride commencent à ouvrir leur main craintive et méfiante aux piéges de notre industrie ; les tigres et les lions s’apprivoisent et viennent des déserts servir d’amusement aux peuples du Nord. Des animaux qui n’avaient jamais pu s’acclimater chez nous ont quitté sans mourir, pour vivre dans la domesticité, leur soleil attiédi, et oublié cet âpre et fier chagrin qui les tuait dans la servitude. C’est que partout le sang s’appauvrit et se congèle à mesure que l’instinct grandit et se développe. L’ame s’exalte et quitte la terre insuffisante à ses besoins, pour dérober au ciel le feu de Prométhée ; mais, perdue au milieu des ténèbres, elle s’arrête dans son vol et tombe ; car Dieu, voyant son audace, étend la main et lui ôte le soleil.