Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/328

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ses yeux noirs brillaient d’un éclat sauvage, sa taille était élancée comme le palmier oriental. Il y avait en lui du cèdre, du cheval arabe, du Bédouin et de la gazelle. Toutes les femmes en étaient folles.

Il s’approcha gracieusement de Lélia, et lui baisa la main, quoiqu’il la vît pour la première fois. C’était un homme qui avait des manières à lui ; les femmes lui pardonnaient beaucoup d’originalités, eu égard à la chaleur du sang asiatique qui coulait dans ses veines.

Il lui parla peu, mais d’une voix si harmonieuse et d’un style si poétique, avec des regards si pénétrans et un front si inspiré, que Lélia s’arrêta cinq minutes à l’observer comme un prodige ; puis elle pensa à autre chose.

Quand le comte Ascanio entra, les chambellans firent chercher Bambuccj. Ascanio était le plus heureux des hommes ; rien ne le choquait, tout le monde l’aimait, il aimait tout le monde. Lélia, qui savait le secret de sa philanthropie, ne le voyait qu’avec hor-