Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/68

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bons, par l’envie que nous avons de le paraître, elle nous pousse jusqu’à l’héroïsme, tant il est doux de se voir porté en triomphe, tant la popularité a de puissantes et adroites séductions ! Et la vanité est quelque chose qui ne s’avoue jamais, les autres passions ne peuvent se donner le change. La vanité peut se cacher derrière un autre mot, que les dupes acceptent. — La philanthropie ! — Ô mon Dieu ! quelle puérile fausseté ! Où est-il, l’homme qui préfère le bonheur des autres hommes à sa propre gloire ?

Le christianisme lui-même, qui a produit ce qu’il y a eu de plus héroïque sur la terre, le christianisme, qu’a-t-il pour base ? L’espoir des récompenses, un trône élevé dans le ciel. Et ceux qui ont fait ce grand code, le plus beau, le plus vaste, le plus poétique monument de l’esprit humain, savaient si bien le cœur de l’homme, et ses vanités, et ses petitesses, qu’ils ont arrangé en conséquence leur système de promesses divines. Lisez