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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/106

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— Hélas ! Pulchérie, ne l’ai-je pas horriblement connue ? Ne vous souvient-il plus de ce que je vous ai raconté ?

— Vous aimiez cet homme avec votre ame : vous ne pouviez pas songer à goûter près de lui un plaisir réel. Cela est simple. Il faut qu’une faculté, arrivée à son plus grand développement, étouffe et paralyse les autres. Mais ici ce serait différent.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La courtisane entraîna Lélia, et continua de lui parler en baissant la voix.

— Mais d’abord, continua Pulchérie, il faut songer à vous travestir. Vous ne voudriez pas sans doute livrer à la foule le grand nom de Lélia, quoique, à vous dire vrai, la continence où vous vivez provoque dans l’esprit des hommes de plus graves accusations que mes galanteries. Mais peut-être ne trouvez-vous pas au-dessous de votre destinée d’être soupçonnée de mystérieuses et terribles passions, tandis que vous mépri-