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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/108

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Elle pénétra cette fois, sans le savoir, dans une partie des bosquets que le prudent prince de Bambuccj avait réservée à ses élus. C’était un labyrinthe de verdure dont l’entrée était gardée par un groupe des plus experts subalternes du prince. Ils étaient au courant de toutes les intrigues de la cour, et d’heure en heure des messagers, dépêchés de l’intérieur du palais, venaient modifier leurs consignes, et leur signaler les nouveaux initiés qu’ils pouvaient admettre dans le sanctuaire. Tout jaloux incommode, tout protecteur ombrageux en était repoussé sans appel ; les femmes seules pouvaient entrer sans se démasquer : le tout par amour des convenances.

C’était un champ d’asile, un lieu de refuge pour les amis que de fâcheux obstacles séparaient au-dehors. On y était en sûreté, et tout s’y passait avec une miraculeuse régularité. On s’y promenait par groupes ; on s’y asseyait en cercle ; les allées et les salles