Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/110

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tueux soupirs, serpent aux chaudes étreintes ?

Un grand cavalier espagnol mit de force le bras de Lélia sous le sien.

— C’est moi que la bonne Zinzolina a choisi entre tous, dit-il ; elle est comme moi de noble race andalouse, et rien au monde ne la déciderait à mécontenter un compatriote et un fidalgue.

— Zinzolina est de tous les pays, dit un Allemand ; elle me l’a dit dans son boudoir à Vienne.

— Tedesco ! s’écria un Sicilien, si Zinzolina nous faisait l’affront de te préférer à nous, voici un poignard qui nous vengerait d’elle.

— Allons, allons, tirons au sort, cria un jeune page ; Zinzolina mêlera nos noms dans ma toque.

— Mon nom, repartit le fidalgue, est gravé sur la lame de mon épée.

Et il la tira du fourreau d’un air menaçant.

Les gens du prince intervinrent et Lélia s’enfuit.