Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/326

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Est-ce qu’il attendait Trenmor ? Mais le sage ne devait revenir que le lendemain. Était-ce Lélia qu’il attendait ? À cette pensée, le prêtre bondit sur sa couche, un instant il souhaita la mort de Sténio.

Mais bientôt ce désir impie fit place à des inquiétudes plus généreuses. Il craignit que las de lutter contre un Dieu inexorable, Sténio n’eût accompli un projet sinistre. Il se rappelait avec effroi quelques paroles affreuses du jeune homme sur le néant qui absolvait le suicide, sur l’éternité qui ne le défendait pas, sur la colère divine qui ne pouvait le prévenir, sur l’indulgence miséricordieuse qui devait le permettre. Magnus n’avait pas oublié que la vie présente était pour Sténio un châtiment qui défiait toutes les peines à venir dont l’Église le menaçait.

Le prêtre consterné parcourut sa cellule à pas précipités. Il n’avait qu’un moyen d’éclaircir le sort de Sténio, c’était de s’assurer de sa rentrée au couvent ; mais il aurait fallu