Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mettrons des feuilles de sauge rouge sur la langue et de la tanésie sur les tempes. Nous brûlerons de la résine autour de lui, et nous l’éventerons avec des feuilles de fougère.

Tandis que les plus grandes de ces filles cherchaient dans l’herbe mouillée les aromates qu’elles destinaient à secourir Magnus, quelques matrones récitèrent à demi-voix la prière pour les morts, et les plus jeunes montagnardes s’agenouillèrent autour de Sténio, demi-recueillies et demi-curieuses. Elles touchaient ses vêtemens avec un mélange de crainte et d’admiration. — C’était un riche, disaient les vieilles ; c’est bien malheureux pour lui d’être mort. — Une petite fille passait ses doigts dans les cheveux blonds de Sténio et les essuyait dans son tablier avec un soin qui tenait le milieu entre la vénération et le plaisir sérieux de jouer avec un objet inusité.

Au bruit de leurs voix confuses, le prêtre s’éveilla et promena autour de lui des yeux