Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/357

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Trenmor fut grièvement blessé. Lélia fut préservée de tout mal. Dieu peut-être avait ses desseins.

On porta Trenmor dans une maison voisine de la route ; on lui prodigua de prompts secours. Dès qu’il eut retrouvé l’usage de ses sens et qu’on eut pansé sa plaie, il prit la main de Lélia.

— Partez, ma sœur, lui dit-il, ne perdez pas une heure, un instant. La dernière journée approche de son terme ; si l’un de nous n’était pas aux Camaldules ce soir, qui sait les pensées de Sténio ? Allez vers notre enfant. Laissez-moi ici ; je puis me passer de vous ; vous viendrez m’y retrouver demain, plus tard, quand vous pourrez ; il ne s’agit pas de moi. Partez.

Lélia n’hésita pas. La voiture était brisée ; elle fit amener un cheval, le monta à la hâte, et disparut bientôt dans la poussière de l’horizon.

Le soleil était couché quand elle atteignit