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Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/362

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gnit, et le fantôme disparut sans que le moine eût compris que c’était son ombre.

Des pas légers effleurèrent les buissons de la colline. C’était peut-être un chamois qui s’approchait curieusement des flambeaux. Magnus se signa et jeta un regard tremblant sur le sentier qui menait à la vallée. Il crut voir une femme blanche, une femme errante et seule dans la nuit. Le désir inquiet fit bondir son cœur avec violence ; il se leva prêt à courir vers elle, la peur imbécile le retint. C’était un spectre qui venait appeler Sténio, une ombre sortie du sépulcre pour hurler dans les ténèbres. Il enfonça son visage dans ses mains, s’enveloppa la tête dans son capuchon, et se roula dans un coin, décidé à ne rien voir, à ne rien entendre.

Aucun bruit n’arrivant plus à son oreille, il se rassura un peu et leva la tête. Il vit Lélia, agenouillée près de Sténio.

Le moine voulut crier, sa langue s’attacha à son palais. Il voulut fuir, ses jambes de-