Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/372

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plaudis de ta délivrance. Où s’adresseraient tes regrets ? Serait-ce à moi ? Mais l’avenir est à nous deux. À Trenmor ? Mais Trenmor t’aurait sauvé, si ton salut, sur cette terre, eût été possible. Puisque son ame, purifiée par l’expiation, n’a pas trouvé de parole assez éloquente pour te convaincre ; puisque son bras, éprouvé par les tortures, n’a pas eu assez d’énergie pour te détourner de la route funeste où tu étais entré, c’est que Dieu ne le voulait pas. En te laissant aller, Trenmor a reconnu dans ta fuite la trace mystérieuse d’un décret qu’il ne lui appartenait pas d’interpréter. Tant qu’il a pu te suivre des yeux, il t’a crié d’une voix obstinée : — Reviens à nous, reviens, Sténio, nous te soutiendrons. — Mais quand ta course rapide eut mis entre toi et Trenmor un espace infranchissable, alors le sage devait se taire, et le sage s’est tu.

Tu t’es jeté dans les bras de la mort, tu as demandé à cette maîtresse inexorable et ja-