Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/63

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desquelles l’Église prit naissance, m’ont frappée de respect toutes les fois qu’elles m’ont surprise dans une disposition impartiale.

» L’abbaye était nue et dévastée. Mais, en errant un jour parmi les décombres, j’avais découvert l’entrée d’un caveau qui, grâce aux éboulemens dont elle était masquée, avait échappé aux outrages d’un temps de délire et de destruction. En m’ouvrant un passage parmi les gravois et les ronces dont elle était obstruée, j’avais pu pénétrer jusqu’au bas d’un escalier étroit et sombre qui conduisait à une petite chapelle souterraine d’un travail exquis et d’une intacte conservation.

» La voûte en était si solide, qu’elle résistait au poids d’un amas énorme de débris. L’humidité avait respecté les peintures, et sur un prie-dieu de chêne sculpté on distinguait dans l’ombre je ne sais quel sombre vêtement de prêtre qui semblait avoir été oublié la veille. Je m’en approchai, et me penchai vers lui pour le regarder. Alors je distin-