Page:Sand - L Autre.djvu/100

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MAXWELL.

Des preuves que la loi n’admet pas, mais que le monde, avide de scandale, accueille avec empressement.

HÉLÈNE.

Ah ! Jeanne !… qu’est-ce que cela signifie ? parle-moi donc, toi ! ton silence me tue !

JEANNE.

Ah ! que cela est cruel ! (À Maxwell.) Comme elle va souffrir ! j’ai passé ma vie à lui faire oublier cela, et vous voulez… Hélène, c’est moi… moi qui vous ai mal aimée ! j’aurais dû vous élever autrement, oui, j’aurais dû vous prendre là-bas, vous emporter, vous cacher, vous dire morte, vous faire passer pour ma fille ! j’aurais travaillé pour vous, vous n’auriez aimé que moi, et, à présent, je ne serais pas forcée de vous briser le cœur !… Mais il est trop tard, à présent ! j’ai eu de l’ambition pour vous, de l’orgueil ! et voilà que tout s’écroule ! (Montrant Maxwell.) Allons ! il le veut ! il veut que je vous torture ! Hélène, ma pauvre Hélène, tâchez de vous rappeler… rappelez-vous le parc de Linsdale !

HÉLÈNE, rêvant.

Le parc ?… le grand parc tout noir !

JEANNE.

Oui, la nuit…

HÉLÈNE.

Ah ! oui, le vent qui pleurait !

JEANNE.

Votre peur…

HÉLÈNE.

Tes mains qui étouffaient mes cris…

JEANNE.

Le sang sur les vôtres…

HÉLÈNE.

Et sur ma robe blanche ! oui, oui, c’est la tache, la tache