Page:Sand - L Autre.djvu/12

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manoir de Linsdale ! Le parloir n’est pas plus gai que le parc. Fâcheuse résidence pour un brillant gentilhomme français ! Vous aurez beau dire ; quand on est gêné comme vous l’étiez déjà, et qu’on épouse miss Elsie Wilmore, dont cette terre sans rapport et ce château délabré sont l’unique patrimoine, on fait un mariage d’amour.

LE COMTE, qui a été vers le fond.

Parlez plus bas. Elle est là, peut-être !

HILDA.

Quand elle y serait ? Puisque je veux la voir !

LE COMTE.

Je vous supplie de renoncer à cette fantaisie ; il est temps encore.

HILDA, qui a été à la cheminée.

Monsieur le comte, Elsie Wilmore recevra Hilda Sinclair, qui vient à elle sans parti pris, uniquement pour voir si elle est à craindre… ou à plaindre !

Elle sonne.
LE COMTE.

Je l’ai aimée ; je vous ai vue, je vous ai suivie… je ne l’aime plus !

HILDA.

Alors, il faut la plaindre… à moins qu’elle ne soit consolée !

LE COMTE.

Vous dites ?

Entre Meg, apportant une lumière.
MEG, comme effrayée.

Ah ! monsieur le comte !… revenu de Londres !

LE COMTE.

Madame peut-elle recevoir ?