Page:Sand - L Autre.djvu/14

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LE COMTE.

Sortez, stupide créature ! (Il la chasse. Hilda éclate de rire.) Vous riez ? À la bonne heure ! Mais, moi, j’irai chercher une réponse plus polie.

HILDA.

Restez ! Vous céderiez aux larmes de la touchante Elsie, et vous m’apporteriez de sa part un nouvel outrage !

LE COMTE.

Ne le croyez pas. Elle n’a pas le droit…

HILDA.

Ah ! enfin ! pas le droit !… Voilà ce que je voulais vous entendre dire. Vous le savez donc, qu’elle vous trahit ?

LE COMTE.

Je sais tout !

HILDA.

Pourquoi l’avoir nié jusqu’à présent ?

LE COMTE.

Je ne suis pas de ceux qui avouent cette ridicule conséquence de l’abandon où ils laissent leur femme. C’est une punition, mais je la veux secrète.

HILDA.

Monsieur le lieutenant de vaisseau craint les plaisanteries de son bord ?

LE COMTE.

Oui, madame, et il faudra que je renonce à vous, si vous m’y exposez.

HILDA, regardant le prie-Dieu.

Mais, au moins, vous avez des preuves ?

LE COMTE.

J’ai une preuve… gênante ! L’enfant qu’on élève ici sous mon nom.

Il montre un jouet qui se trouve sur le tapis.