Page:Sand - L Autre.djvu/41

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JEANNE.

Comme quand il avait dix ans !

HÉLÈNE.

Dans ce temps-là, il aimait les petits soldats ; à présent, il préfère les petites dames du Journal des Modes.

CÉSAIRE.

Qu’importe, s’il ne les aime qu’en peinture ?

HÉLÈNE.

Je ne sais trop de quoi vous vous mêlez, Césaire !

CÉSAIRE, surpris.

Le mot est un peu dur ! vous avez de l’ennui ? Voulez-vous jeter les yeux sur un petit abrégé, vraiment agréable, que j’ai fait pour vous ? C’est l’histoire des soixante-seize pharaons de la quatorzième dynastie, depuis l’an 3004 avant notre ère, jusqu’à…

HÉLÈNE.

Cela doit être charmant, mon cher ami, mais… vos notes sont quelquefois bizarres et je vous remercie ; je ne vous lirai pas aujourd’hui.

CÉSAIRE, bas, à Jeanne.

Qu’a-t-elle donc ? elle est malade ! Jamais elle ne m’a parlé avec cette aigreur… et mes notes ne sont point bizarres, je proteste !

JEANNE, bas, à Césaire.

Laissez-moi avec elle. Il y a quelque chose certainement. Il faut que je le sache.

CÉSAIRE, en sortant.

Bizarres ! bizarres ! comme professeur, j’ai le droit de protester et mes notes ne sont point bizarres… l’histoire égyptienne n’a rien de bizarre… Je proteste !

Il sort.