Page:Sand - L Autre.djvu/44

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HÉLÈNE.

Jamais. Et c’est le soin qu’il prend de ne jamais se laisser pénétrer qui me fait croire à une jeunesse douloureuse, tragique peut-être ! C’est cela qui m’intéresse à lui et qui met une sorte de tendresse dans le respect qu’il m’inspire.

JEANNE.

Toujours le roman !

HÉLÈNE.

Vas-tu dire comme Marcus ! Il ne peut pas souffrir monsieur Maxwell.

JEANNE.

Il en est peut-être jaloux ?

HÉLÈNE.

Marcus jaloux ? quelle plaisanterie !

JEANNE, regardant au fond.

Le voilà qui vous cherche. Je retourne auprès de madame.

HÉLÈNE.

J’y vais avec toi !…

JEANNE.

Pourquoi ces caprices, à présent ? Enfants, vous étiez inséparables, vous vous amusiez si bien ! Et quand vous n’êtes pas fantasques, vous avez encore ensemble de ces bons rires qui réjouissent l’oreille de la bonne-maman.

HÉLÈNE.

Et qui me rendent plus triste, moi, quand il est parti. Il y a entre lui et moi beaucoup de souvenirs gais, nous n’avons pas un souvenir tendre ! (Tristement.) Allons ! je vais beaucoup rire, sois contente !

Jeanne sort.