Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/126

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et le dévouement dont nous sommes animés pour elle.

— Ah ! ah ! dit la jeune fille en rougissant encore, mais avec une candeur qui dissipa les inquiétudes de Cristiano ; je vois que monsieur votre oncle est un babillard, et qu’il vous a raconté ma visite de ce soir.

— J’ignore si vous lui avez confié quelque secret ; ce qu’il m’a répété ne renferme aucun mystère dont vous ayez à rougir.

— Répété… répété… Vous étiez là, je parie, dans quelque chambre ou cabinet voisin ? Vous avez tout entendu ?

— Eh bien, oui, répondit Cristiano, qui vit que la confiance irait plus vite, s’il profitait de l’idée qu’on lui suggérait innocemment ; j’étais dans la chambre à coucher, occupé à mettre en ordre les papiers de mon oncle. À son insu et malgré moi, j’ai tout entendu.

— Voilà qui est agréable ! dit Marguerite un peu confuse, et cependant contente au fond du cœur sans pouvoir s’en rendre compte ; au lieu d’un confident, il se trouve que j’en ai deux !

— Vos confidences étaient celles d’un ange en apparence ; mais je commence à craindre que ce ne fussent réellement celles d’un démon !