Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gracieux. Marguerite, donnez le bras à M. Stangstadius, et passez devant nous, pour qu’on voie lequel de vous boitera le plus bas.

— Boiter, moi ? s’écria le savant. Je ne boite que quand je n’y songe pas ! Quand je veux, je vais dix fois plus vite et plus droit que les meilleurs piétons. Ah ! je voudrais bien que vous me vissiez dans les montagnes, lorsqu’il s’agit de prouver aux guides paresseux que l’on peut tout ce qu’on veut !

En parlant ainsi, M. Stangstadius se mit à marcher rapidement, mais en imprimant à la partie disloquée de son corps un si violent mouvement de bas en haut, que la pauvre Marguerite, entraînée par lui, avait peine à toucher le parquet.

— Donnez-moi le bras, à moi, dit la comtesse Elfride à Cristiano ; non que j’aie besoin d’être escortée ou soutenue, mais parce que je veux vous parler.

Et, tout en marchant vite et parlant de même, elle ajouta :

— Votre oncle a dû vous dire que je voulais marier ma nièce avec le baron de Waldemora ?

— Il est vrai, madame, il me l’a dit… ce soir.

— Ce soir ? il est donc arrivé ? Je ne le savais pas ici !