nais de longue date ; je ne le persuaderais pas. Il me suppose des vues intéressées.
— Que vous n’avez pas, dit Cristiano en souriant.
— Que j’ai !… pour ma nièce. N’est-ce pas mon devoir envers elle ?
— Assurément ; mais M. Goefle se prêtera-t-il à… cette petite exagération ?
— Un avocat se ferait scrupule d’orner un peu la vérité ? Allons donc ! quand il s’agit de gagner une cause, votre cher oncle en dit bien d’autres !
— Sans doute ; mais le baron croira-t-il… ?
— Le baron croira tout de M. Goefle. C’est, selon lui, le seul homme sincère qui existe.
— M. le baron prétend donc être aimé pour lui-même ?
— Oui, il a ce travers.
— S’il aime la comtesse Marguerite, il se fera aisément illusion !…
— Aimer ! Est-ce qu’on aime à son âge ? Il est bien question de cela ! C’est un homme grave qui ne songe au mariage que pour avoir un héritier, son fils étant mort il y a deux ans. Il veut une femme jolie et bien née, et ne lui demandera que de ne pas le rendre ridicule. Or, avec ma nièce, il ne risque rien. Elle a des principes ; contente ou non de son