Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/171

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— Et il avait son masque ?

— Il avait son masque.

— Et est-il grand, gros, bien fait, bancal ?

— Je n’ai pas fait ces questions-là, puisque, l’ayant vu de mes yeux, à Stockholm, masqué il est vrai, je savais qu’il est grand, bien pris et leste comme un daim.

— C’est peut-être un ancien danseur de corde ? dit Cristiano, qui ne paraissait plus prendre intérêt à la conversation que par complaisance.

— Oh ! pour cela, non, dit Marguerite ; c’est un homme qui a reçu une très-belle éducation. Tout le monde est frappé du style et de l’esprit de ses comédies.

— Mais qui prouve qu’elles soient de lui ?

— Des gens versés dans toutes les littératures anciennes et modernes affirment qu’il n’y a rien de pillé, et ces saynètes bouffonnes, que l’on dit parfois sentimentales aussi, ont été à Stockholm un événement littéraire.

— Croyez-vous que nous l’entendrons demain ? demanda-l-on de toutes parts.

— Cela est à présumer, répondit le major ; mais, si ces demoiselles sont impatientes de le savoir, j’offre de me mettre à sa recherche et de le lui demander.