Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/181

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libéré, une impertinence inouïe, et je ne souffrirai pas que vous la prolongiez jusqu’à ce qu’il s’en aperçoive.

Cristiano suivait Marguerite, cherchant un moyen de désarmer ou de distraire la tante, s’il pouvait trouver un moment favorable pour l’aborder, lorsqu’il vit le baron approcher, et il s’arrêta contre le piédestal d’une statue, attentif à ce qui allait se passer entre ces trois personnes.

— Quoi ! dit le baron, vous emmenez déjà votre nièce ? C’est trop tôt. Il paraît qu’elle commençait à ne plus s’ennuyer chez moi ! Je vous demande grâce pour elle, et, puisqu’elle a dansé, à ce qu’on m’assure, je la prie maintenant de danser avec moi. Elle ne peut plus me refuser, et je suis bien certain qu’elle consentira de bonne grâce.

— Si vous l’exigez, baron, je cède, dit la comtesse. Allons, Marguerite, remerciez le baron, et suivez-le ; ne voyez-vous pas qu’il vous offre son bras pour la polonaise ?

Marguerite sembla hésiter ; ses yeux rencontrèrent ceux de Christian, qui certes était partagé entre le désir de la voir rester et la crainte de la voir céder. Ce dernier sentiment l’emporta peut-être dans l’expression de son regard, tant il y a que Mar-