Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Si bien que ceux qui frappaient s’impatientèrent jusqu’à faire sauter le pêne de la serrure, entrèrent dans le préau, et, trouvant un péristyle étroit au rez-de-chaussée, s’introduisirent avec leur âne jusque dans la salle ci-dessus décrite, et que l’on nommait la chambre de l’ourse, à cause de l’animal couronné sculpté sur l’écusson armorial au-dessus de la fenêtre à l’extérieur.

La porte de cette chambre était fermée ordinairement. Elle ne l’était pas ce jour-là, circonstance particulière dont s’inquiétèrent fort peu les survenants.

Les nouveaux hôtes du Stollborg étaient deux personnages assez étranges. L’un, couvert de peaux de mouton, ressemblait à ces fantômes informes qui servent d’épouvantails contre les oiseaux dans les jardins et chènevières ; l’autre, plus grand et mieux tourné, ressemblait à un brigand italien de bonne humeur.

L’âne était un bel âne, robuste, chargé comme un bœuf, et tellement habitué aux aventures de voyage, qu’il ne fit aucune difficulté pour monter quelques marches, et ne témoigna aucun étonnement de se trouver sur un plancher de sapin au lieu de rencontrer la litière d’une écurie. Pourtant il était malade, le pauvre âne, et ce fut la première préoccu-