Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/265

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» — Tu ne peux pas tuer mon neveu ! me dit-il en me frappant avec gaieté sur la tête. Quand même tu serais assez habile pour cela, tu ne voudrais pas payer de la sorte l’amitié paternelle que je t’ai montrée ?

» Cette réflexion me ferma la bouche. Je rentrai chez moi et fis mes préparatifs de départ. J’aurais dû y mettre plus de mystère ; mais je répugnais à paraître me sauver en cachette. Tout à coup, comme je sortais de ma chambre pour chercher une petite caisse dans le vestibule de la maison que j’habitais seul, deux bandits tombent sur moi, et se mettent en devoir de me garrotter. En me débattant, je les entraîne au bas de l’escalier ; mais, comme j’allais leur échapper, la porte se ferme brusquement, et j’entends sous le vestibule intérieur une voix aigre qui s’écrie :

» — Courage, liez-le ! Je veux qu’il périsse là, sous le bâton !

» C’était la voix de Marco Melfi.

» L’indignation me donna en ce moment des forces surhumaines. Je luttai si énergiquement contre mes deux bandits, que je les mis hors de combat en peu d’instants. Alors, sans me soucier d’eux, je m’élançai vers Marco, qui, voyant échouer son entreprise, voulait se retirer. Je le collai contre la porte