Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ulphilas avec une figure effarée, les deux autres d’un air impatient.

— Allons, Ulph, allons, mon garçon, assez de politesse ; éclairez-nous jusqu’à cette fameuse chambre et occupez-vous bien vite de mon cheval. Il est tout en sueur, pour nous avoir hissés en traîneau sur le roidillon de votre rocher. Ah ! le bon cheval ! Pour dix mille rixdallers, je ne voudrais pas le perdre.

Ainsi parlait à Ulphilas le premier avocat de la ville de Gevala, docteur en droit de la faculté de Lund.

— Comment, monsieur Goefle[1], vous voulez passer la nuit ici ? Mais y songez-vous ?…

— Tais-toi, tais-toi. Je sais que ça contrarierait le brave Sten ; mais, quand je serai installé, il faudra bien qu’il en prenne son parti. Prends mon cheval, te dis-je… Moi, je saurai bien trouver mon chemin.

— Comment, monsieur l’avocat, vous venez comme ça de nuit, tout seul, avec votre petit-fils ?…

— Nigaud ! tu sais bien que je n’ai pas d’enfants ! Allons, toi, petit Nils, aide-moi donc à dételer ce

  1. Gevala, Gefle, Gesle, Goefle, sont le nom de la même ville, selon la manière d’écrire. Par une coïncidence fortuite, l’avocat dont il est ici question portait le nom de la ville où il exerçait.