bien sage ; tu ne le quitteras jamais, tu entends-bien ? Tu le feras servir, et on te servira aussi. »
— Ainsi, dit le docteur, voilà sur quoi tu as compté ?
— Dame ! je suis bien sage, monsieur Goefle ; je ne vous quitte pas, vous voyez ; je ne vais pas courir avec les grands laquais du château !
— Il vaudrait mieux !… Mais je t’en défierais bien là où nous sommes.
— Il n’y a donc pas, pour aller au château neuf, d’autre chemin que le lac ?
— Non vraiment ; sans quoi, je vois bien que tu serais déjà avec les grands laquais galonnés.
— Oh ! non, monsieur Goefle, puisque vous ne voulez pas ! Mais comme c’était beau là dedans !
— Où donc ? à Waldemora ?
— Oui ; c’est comme ça qu’ils appellent le château neuf… Oh ! monsieur Goefle, c’était bien plus joli qu’ici ! Et il y avait tant de monde ! Je n’y avais pas peur !
— Fort bien, monsieur Nils, ça vous tournait la tête, à vous, ce palais plein de monde, de bruit, de flambeaux, de dorures, de désordre et de mangeaille ! Quant à moi, ce n’est pas mon goût de passer la nuit au bal et d’attendre au lendemain le hasard d’une chambre à partager avec quatre ou cinq jeunes fous