Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/47

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pondu : « Il chasse toujours sur son lac. » Oh ! je comprends bien le suédois, allez ! aussi bien que le dalécarlien !

— D’où tu conclus… ?

— Qu’il y a, sur le lac où nous avons passé tout à l’heure, un grand homme de neige qui marche !…

— C’est ça ! et qui est suivi d’un grand ours ! Tu as de l’imagination, petit ! Est-ce un ours blanc ou un noir ?

— Je ne sais pas, monsieur Goefle.

— Il faudrait pourtant savoir ça avant de nous décider à souper dans cette chambre. S’ils allaient venir se mettre à table avec nous !

Nils vit bien que M. Goefle se moquait de lui, et il se mit à rire. Le docteur s’applaudissait de son moyen de guérir les enfants de la peur, lorsque Nils, redevenu tout à coup silencieux, lui dit :

— Monsieur Goefle, allons-nous-en d’ici ! C’est un endroit bien laid !

— Très-bien ! s’écria l’avocat avec humeur. Voilà les enfants ! J’ai la bonté d’apprendre à monsieur que l’ourse est une constellation, et il a beaucoup plus peur qu’auparavant !

Nils, voyant son maître fâché, s’en prit encore une fois à ses yeux. C’était un enfant gâté et cependant craintif. M. Goefle, bon par excellence, se persua-