Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/82

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— Oh ! cela, assurément, car j’ai horreur du baron ! Elle ne vous l’avait donc pas dit ?

— Tout au contraire ! Je croyais…

— Oh ! monsieur Goefle, pouviez-vous croire qu’à mon âge j’eusse le moindre goût pour un homme de cinquante-cinq ans ?

— Ah ! oui-da ! il a cinquante-cinq ans par-dessus le marché, le personnage à qui l’on vous destine ?

— Vous faites semblant d’en douter, monsieur Goefle ! Vous savez pourtant bien son âge, vous qui êtes son conseil, et l’on dit même son ami dévoué… mais je n’en crois rien.

— Oh ! parbleu ! vous avez bien raison. Je veux être pendu si je me soucie de lui ! Mais comment l’appelez-vous, ce monsieur-là ?

— Le baron ? Vous ne savez donc pas de qui je vous parle ?

— Non, sans doute ; il y a tant de barons dans ce monde.

— Mais ma tante vous a bien dit…

— Votre tante, votre tante !… Est-ce que je sais ce qu’elle dit, votre tante ? Elle ne le sait peut-être pas elle-même !

— Hélas ! pardonnez-moi : elle ne le sait que trop ! c’est une volonté de fer. Il est impossible