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Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/196

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min et ne m’adresse jamais la parole, en quelque lieu que je te rencontre. Tu es mort pour moi. Sors d’ici, valet ! cette chambre est à moi pour deux ou trois heures.

— Christian, s’écria Guido en se relevant avec une véhémence affectée ou sincère, écoute-moi seulement cinq minutes !

— Non.

— Christian, écoute-moi, reprit le bandit en se jetant contre la porte de l’escalier que Christian voulait lui faire franchir, j’ai quelque chose de grave à te dire, quelque chose d’où dépendent ta fortune et ta vie !

— Ma fortune, dit Christian en riant avec mépris, elle a passé dans ta poche, voleur ! Mais c’était si peu de chose, que je ne m’en soucie guère à présent ; quant à ma vie, essaye donc de la prendre !

— Elle a été dans mes mains, Christian, reprit Guido, qui, assuré de la générosité de son ennemi, avait recouvré son aplomb : elle peut s’y trouver une seconde fois. J’avais été outragé par toi, et la vengeance me sollicitait vivement ; mais je n’ai pu oublier que je t’avais aimé, et, maintenant encore, malgré tes nouveaux outrages, il ne tient qu’à toi que je ne t’aime comme par le passé !

— Grand merci, répliqua Christian en levant les