si vous n’êtes pas Christian Goefle, je ne vous connais pas, moi ! et je n’ai pas de raisons pour vous croire. Si vous êtes Christian Waldo… un homme qui, dit-on, peut contrefaire toutes les voix humaines… Ah ! tenez, je m’y perds ; mais j’ai bien du chagrin… et je doute encore, Dieu merci !
— Ne doutez plus, hélas ! Marguerite, dit Christian, qui venait de sauter à terre ; la voiture s’arrêtait. Regardez-moi, et sachez bien que l’homme qui vous a voué le plus profond respect et le plus absolu dévouement est bien le même qui vous jure sur l’honneur être le véritable Christian Waldo.
En même temps, Christian releva sur son front le masque de soie, se mit résolument dans la lumière du fanal, et montra son visage en se penchant vers la portière. Marguerite, en reconnaissant son ami de la veille, étouffa un cri de douleur trop éloquent peut-être, et cacha sa figure dans ses mains, tandis que Christian, rabaissant son masque, disparaissait dans la foule des valets et des paysans accourus pour voir la fête.
Il eut bientôt rejoint M. Goefle, qu’il était question de porter en triomphe, vu qu’il était arrivé, non pas le premier (il était arrivé le dernier), mais parce qu’il avait fait une prouesse imprévue en attrapant au vol, avec son fouet, la perruque de Stangstadius,