Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/284

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lui céder le prix, qui consistait dans une corne à boire curieusement ciselée, ornée de caractères runiques en argent. C’était une copie exacte d’une antiquité précieuse faisant partie du cabinet du baron, et trouvée dans les fouilles exécutées dans le hogar quelques années auparavant.

— Non, mon cher major, disait M. Goefle en remettant dans sa poche son masque désormais inutile, tandis que Stangstadius remettait sa perruque sur sa tête, je n’ai couru que pour l’honneur, et mon honneur, c’est-à-dire celui de mon cheval, n’étant point entaché pour quelques secondes de retard en dépit de cette malencontreuse perruque, je suis fier de Loki et content de moi. Je serais encore plus content, ajouta-t-il en mettant pied à terre, si je savais ce qu’est devenu le couvre-chef de ce pauvre animal qui va s’enrhumer.

— Le voici, lui dit Christian tout bas en s’approchant de M. Goefle ; mais, puisque vous vous êtes fait reconnaître, il ne me reste plus qu’à déguerpir, mon cher oncle ; Christian Waldo pouvait avoir un domestique masqué, mais vous, ce serait invraisemblable.

— Non pas, non pas, Christian, je ne vous quitte point, répondit M. Goefle. Nous donnons ensemble un coup d’œil à l’aspect du lac vu du sommet du ho-