émerveillé de mon succès, refusa obstinément de me laisser rembourser ma nourriture sur ma part des profits.
» Me voilà donc encore une fois avec un état et de l’argent en poche, en quantité proportionnée au luxe et aux besoins de ma condition nouvelle. Mon patron Hantz m’envoya faire une tournée de trois jours dans les pays environnants, et je réussis à écouler tout un vieux fonds de boutique dont il était depuis longtemps embarrassé. Au retour, je reçus de lui plus qu’il ne m’avait promis ; mais, quand je parlai de le quitter, il se mit en colère et versa des larmes, me traitant de fils ingrat et me proposant la main de sa fille pour me retenir. La fille était jolie, et me lançait des œillades naïves. Je me conduisis en niais, comme eussent dit beaucoup de gens d’esprit de ma connaissance. Je ne cherchai pas seulement à l’embrasser, et je partis pendant la nuit avec Jean et deux rigsdalers. Je laissai le reste, c’est-à-dire deux autres rigsdalers, pour payer ma dépense chez le bon cordonnier de Troppaw.
» Il s’agissait d’aller plus loin, n’importe où, jusqu’à ce que je pusse trouver un moyen de faire mon voyage, sans avoir à confier aux personnes auxquelles j’étais recommandé en différentes villes d’Allemagne et de Pologne un désastre dont je ne pouvais fournir