Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/44

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voulais d’abord bien connaître les richesses de la ville en fait d’art et de science, et puis la physionomie des habitants, leurs goûts, leurs usages ; or, pour un étranger sans relations, il est très-facile d’étudier les mœurs et les idées d’un peuple dans les centres de réunion publique. C’est ce que j’ai fait, et maintenant je voudrais connaître toute la Suède, afin de revenir me présenter à Stockholm et à Upsal aux principaux savants, à M. de Linné surtout. D’ici là, j’aurai reçu les lettres de recommandation que j’ai demandées à Paris, et, dans tous les cas, j’aurai peut-être quelque chose d’intéressant à dire à cet homme illustre. Je pourrai récolter au loin des objets qui lui auront échappé, et lui faire quelque plaisir en les lui offrant. Il n’est pas de voyage qui n’amène d’utiles découvertes ou d’utiles observations sur les choses déjà signalées. C’est en apportant aux grands maîtres le tribut de ses études et le résultat de ses recherches qu’un jeune homme a le droit de les aborder ; autrement, ce n’est qu’une satisfaction de vanité ou de curiosité qu’il se procure et un temps précieux qu’il leur dérobe. Quant à la police, car vous m’avez fait aussi une question à cet égard, elle m’a laissé fort tranquille après un rapide interrogatoire où j’ai répondu apparemment avec une franchise satisfaisante. Les bons bourgeois chez qui je