Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/67

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Il fut distrait de ses rêveries par l’apparition d’un nouvel hôte dans le préau : c’était Puffo, qui venait se concerter avec Christian pour la représentation du soir. Puffo n’était pas démonstratif ; il n’aimait pas la campagne en hiver, et n’entendait pas un mot de dalécarlien. Cependant il se trouvait d’assez bonne humeur en ce moment, et pour cause. Il dit bonjour à Ulf d’un air presque amical, tandis que celui-ci, stupéfait, le regardait entrer sans façon, comme chez lui, dans la chambre de l’ourse.

Puffo trouva Christian occupé à classer ses échantillons minéralogiques dans sa boîte.

— Eh bien, patron, à quoi songez-vous ? lui dit-il. Il ne s’agit pas de s’amuser avec des petits cailloux, mais de préparer tout pour la pièce de ce soir.

— Parbleu ! j’y songe bien, répondit Christian ; mais que pouvais-je faire sans toi ? Il est bien temps que tu daignes reparaître ! Où diable as-tu passé depuis hier ?

Puffo raconta sans s’excuser qu’il avait fini par trouver bon souper et bon gîte à la ferme, qu’il avait dormi tard, et que, s’étant lié avec un laquais du château qui se trouvait là, il avait fait savoir à tout le monde l’arrivée de Christian Waldo au Stollborg. Après son déjeuner, le majordome du château l’avait fait venir. Il lui avait parlé très-honnêtement, en lui