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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/158

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— Oh ! donnez-moi ce joli petit garçon ! s’écria l’enfant enthousiasmé : prêtez-le moi un moment, que je m’amuse avec lui !

— Non, non, dit Christian, qui se hâtait d’arranger la toilette de Stentarello ; mon petit garçon ne joue qu’avec moi, et puis il n’a pas le temps. Est-ce que M. Goefle ne revient pas ?

— Oh ! faites-moi voir tout ça ! reprit Nils avec transport en jetant un regard ébloui dans la boîte que Christian venait d’ouvrir, et où brillaient pêle-mêle les chapeaux galonnés, les épées, les turbans à aigrette et les couronnes de perles de son monde en miniature. Christian essaya de se débarrasser de Nils par la douceur ; mais l’enfant était si acharné dans son désir de toucher toutes ces merveilles, qu’il fallut lui parler fort et rouler de gros yeux pour l’empêcher de s’emparer des acteurs et de leur vestiaire. Il se mit alors à faire la moue, et s’en alla auprès de la table en disant qu’il se plaindrait à M. Goefle de ce que personne ne voulait l’amuser. Sa tante Gertrude lui avait promis qu’il s’amuserait en voyage, et il ne s’amusait pas du tout.

— Mais je me moque de toi, grand vilain ! dit-il en faisant la grimace à Christian ; je sais faire de jolis bateaux en papier, et tu ne verras pas ceux que je vais faire !