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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/250

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d’audace ; je suis très-amoureux de votre nièce, je vous en avertis !

— Eh bien, tant mieux, si cela dure ! reprit la comtesse. Quand vous aurez passé quelques années en Russie et que vous vous y serez fait donner beaucoup de roubles et de paysans, je ne dirai pas non, si vous persistez.

Et la comtesse se retira, persuadée que Christian serait exact au rendez-vous.

Elle n’eut pas plus tôt disparu que mademoiselle Potin, qui la guettait, se glissa près de Christian pour lui faire une sévère remontrance. Elle avait été fort inquiète de Marguerite, et l’avait cherchée partout.

— Heureusement, ajouta la gouvernante, elle vient de rentrer avec son amie Martina, dont la mère ne s’inquiétait pas, la croyant attardée dans notre appartement ; mais il m’en coûte de mentir si souvent pour couvrir les imprudences de Marguerite, et je déclare que je vais tout révéler à la comtesse, si vous ne me donnez votre parole d’honneur de quitter le château et le pays à l’instant même.

Christian rassura la bonne Potin en lui disant que c’était convenu, et, bien résolu à ne rien faire de ce qu’elle souhaitait, il attendit les événements.

À une heure du matin, la troupe arriva sans bruit,