Aller au contenu

Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

baron, son maître. Il y a quelque chose de barbare et d’impie à instruire ici le procès d’un homme qui n’est pas encore descendu dans la tombe, et qui, couché sur son lit de mort, ne peut plus répondre aux accusations. À mon avis, messieurs, c’est trop tard ou trop tôt, et nous devons refuser d’en entendre davantage. Que nous importe l’individu qui prend de telles précautions pour assurer sa vengeance, devant les tribunaux, contre des valets dont personne ne se soucie, et contre la mémoire d’un homme que chacun ici, j’espère, est libre d’apprécier intérieurement, sans être appelé à le maudire en public ? On nous avait parlé d’un testament dont il n’est plus question, et, comme il est aisé de voir qu’on a voulu nous mystifier, je suis, quant à moi, résolu à me retirer et à ne pas m’incliner devant les usurpations de pouvoir d’un petit officier de l’indelta. Je ne suis pas le seul ici dont les privilèges soient méconnus en cet instant, et, quand de pareilles choses arrivent, vous savez aussi bien que moi, messieurs, ce qu’il nous reste à faire.

En achevant sa phrase, le baron de Lindenwald mit la main sur la garde de son épée, et, les autres héritiers suivant son exemple, un combat allait s’engager, lorsque le ministre, avec une grande vigueur de parole et de fierté ecclésiastique, s’interposa en