Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/270

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prit le ministre ; tâche de recueillir tes souvenirs. Si tu veux que l’esprit de lumière et de tranquillité revienne en toi par la grâce du Seigneur, fais un effort pour revenir toi-même à la soumission et à l’humilité ; car, je te l’ai dit souvent, il y a de l’orgueil dans ta démence, et tu prétends lire dans l’avenir, quand tu es incapable peut-être de raconter le passé.

Karine resta interdite et rêveuse un instant ; puis elle répondit :

— Si le bon pasteur de Waldemora, aussi doux et aussi humain que celui d’auparavant était farouche et cruel, m’ordonne de dire le passé, je dirai le passé !

— Je te l’ordonne et je te le demande, dit le pasteur ; dis-le avec calme, et songe que Dieu entend et pèse chacune de tes paroles.

Karine se recueillit encore et dit :

— Nous voici dans la chambre où s’est endormie pour toujours la maîtresse bien-aimée !

— Est-ce Hilda de Waldemora que tu appelles ainsi ?

— C’est elle, c’est la veuve du bon jeune iarl et la mère de l’enfant qui se nomme Christian, et qui doit revenir bientôt pour rallumer la chandelle de Noël au foyer de ses pères. Elle a donné le jour