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Page:Sand - L Homme de neige vol 3.djvu/93

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et tailler le bois. J’ai vu cela. Mais sais-tu voyager ?

— C’est ce que je sais le mieux.

— Dormir sur un banc ?

— Et même sur une pierre.

— Sais-tu le lapon, le samoïède, le russe ?

— Non, je sais l’italien, l’espagnol, le français, l’allemand et l’anglais.

— Ça ne me servira de rien, mais ça me prouve que tu peux apprendre à parler de plusieurs manières. Eh bien, reviens quand tu voudras, avant la fin du mois de thor (janvier), et, si tu veux aller à Drontheim, et même plus loin, je serai content de ne pas voyager seul… Ou bien, si j’emmène Olof, qui me tourmente pour commencer à courir, tu garderas ma maison. Mes deux filles sont fiancées, je t’en avertis. Évite de donner de la jalousie à leurs fiancés, ce serait à tes risques. Soigne la tante Karine ; elle est douce, mais il ne faut pas la contrarier : je l’ai défendu une fois pour toutes.

— Je la soignerai comme ma mère, répondis Christian ému ; mais, dites-moi, est-elle malade ou infirme ? Pourquoi… ?

— On te dira cela, si tu restes à la maison. Que veux-tu gagner à mon service ?

— Rien.

— Comment, rien ?