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LXXXIX

« Par la sagesse, il détruira l’homicide ; par la science, il repoussera la maladie. Adieu, ma sœur. Mourir n’est rien pour qui a bien vécu. Quant à moi, j’ignore à quel supplice je m’abandonne, car j’ai commis un grand crime ; mais je ne dois pas craindre de l’expier et de refaire connaissance avec la douleur. — Vas-tu donc mourir ? s’écria Zilla en cherchant à renverser la coupe fatale. — Je l’ignore, répondit la reine en la retenant d’une main ferme. Je sais qu’avec ce breuvage je détruis la vertu maudite de la coupe de vie.

XC

« Mais je ne sais pas si je vais devenir mortelle ou mourir. Peut-être vais-je reprendre mon existence au point où elle était quand je l’ai immobilisée. Alors j’aurai quelques jours de bonheur sur la terre ; mais je ne les ai pas mérités, et je ne les demande pas. Ne nous berçons pas d’un vain espoir, Zilla. Regarde ce que je vais devenir, et, si je suis foudroyée, laisse ma dépouille ici, elle y est tout ensevelie d’avance.