Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/28

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XXIII

Zilla, qui avait trouvé l’enfant vorace, le trouva stupide, et, ne voulant pas se faire son esclave, elle lui montra où les chevrettes allaitaient leurs petit, où les abeilles cachaient leurs ruches, où les canards et les cygnes sauvages cachaient leurs œufs, et elle lui dit : « Cherche ta nourriture. Cache-toi aussi, toi, pour dérober ces choses, car les animaux deviendraient craintifs ou méchants, et les vieilles fées n’aiment pas à voir déranger les habitudes de leur vie. » L’enfant du prince s’étonna bien d’avoir à chercher lui-même une si maigre chère. Il bouda et pleura, mais la fée n’y fit pas attention.

XXIV

Elle n’y fit pas attention, parce qu’elle ne se rappelait que vaguement les pleurs de son enfance, et que ces pleurs ne représentaient plus pour elle une souffrance appréciable. Elle s’en alla au sabbat, et le lendemain l’enfant eut faim et ne bouda plus. Le chien, qui ne boudait jamais, attrapa un lièvre et le mangea bel et bien. Au bout