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son escorte un charme qui les fit dormir à cheval pendant plus de quinze lieues.

XLVIII

La fée ne se fit aucune conscience de voler ces choses. C’était pour l’enfant du prince, et tout dans le pays lui appartenait. D’ailleurs les fées ne reconnaissent pas nos lois et ne partagent pas nos idées. Elles nous considèrent comme les plus grands pillards de la création, et ce que nous volons à la nature, elles pensent avoir le droit de nous le reprendre. Comme elles n’ont guère besoin de nos richesses, il faut dire qu’elles ne nous font pas grand tort. Pourtant leurs fantaisies sont dangereuses. Elles ont fait pendre plus d’un malheureux accusé de leurs rapts.

XLIX

Suivie de son butin, Zilla se rapprocha de la montagne, et, connaissant dans la forêt un passage par où elle pouvait rentrer dans le Val-aux-Fées avec sa suite, elle pénétra au plus épais des pins et des mélèzes. Là elle s’arrêta surprise en rencontrant sous ses pieds un être bizarre qui