Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/45

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j’ai affaire. Vous me conduisez en un lieu dont je ne sortirai jamais malgré vous, je le sais bien ; mais, quel que soit le sort que vous me destinez, il ne peut être pire que celui que me réservaient les hommes. Donc j’obéis sans murmure, sachant bien aussi que toute résistance serait inutile. Peut-être aurez-vous quelque pitié d’un vieillard, et quelque curiosité de le voir mourir de sa belle mort, qui ne saurait tarder.

LIV

— Tu te vantes d’être savant, et tu es inepte, répondit Zilla. Si tu connaissais les fées, tu saurais qu’elles ne peuvent commettre aucun mal. Le grand Esprit du monde ne leur a permis de conquérir l’immortalité qu’à la condition qu’elles respecteraient la vie ; autrement votre race n’existerait plus depuis longtemps. Suis-moi et ne dis plus de sottises, ou je vais te reconduire où je t’ai pris. — Dieu m’en garde ! — pensa le vieillard, et, prenant un air plus modeste, il arriva avec la fée à la demeure nouvelle du petit prince Hermann.