Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/67

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blier, dit-elle à la reine, car il me donne plus de souci qu’il ne mérite. Permets que je le fasse sortir d’ici et que je le rende à la société de ses pareils. Tu me l’avais bien dit que je m’en lasserais, et la vieille Trollia avait raison de blâmer ma protection et mes caresses.

XCIV

— Fais ce que tu voudras, dit la reine, mais sache que cet enfant sera malheureux à présent parmi les hommes, et que tu ne l’oublieras pas aussi vite que tu l’espères. Nous ne devons rien détruire, et pourtant tu as détruit quelque chose dans son âme. — Quoi donc ? dit Zilla. — L’ignorance des biens qu’il ne peut posséder. Essaie de l’exiler, et tu verras ! — Que verrai-je, puisque je veux ne plus le voir ? — Tu le verras dans ton esprit, car il se fera reproche, et ce fantôme criera jour et nuit après toi. »

XCV

Zilla ne comprit pas ce que lui disait la reine. N’ayant jamais fait le mal, même avant d’avoir bu la coupe, elle ne redoutait pas le remords,