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LIVRE DEUXIÈME

I

Pourtant, lorsque Zilla rentra dans la vallée, il lui sembla que tout était changé. L’air lui semblait moins pur, les fleurs moins belles, les nuages moins brillants. Elle s’étonna de ne pas trouver l’oubli et fit beaucoup d’incantations pour l’évoquer. L’oubli ne vint pas, et la fée fit des réflexions qu’elle n’avait jamais faites. Elle cacha à ses sœurs et à la reine le déplaisir qu’elle avait ; mais elle eut beau chanter aux étoiles et danser dans la rosée, elle ne retrouva pas la joie de vivre.

II

Des semaines et des mois se passèrent sans que son ennui fût diminué. D’abord elle avait cru qu’Hermann reviendrait ; mais il ne revint pas, et elle en conçut de l’inquiétude. La reine lui dit : « Que t’importe ce qu’il est devenu ? Il est peut-être mort, et tu dois désirer qu’il le soit. La mort