Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/80

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repartirent. Plusieurs jours après, ils le rejoignirent sur les terres d’un prince voisin, et ils le trouvèrent travaillant à couper et à débiter des arbres pour gagner sa vie. En voyant apparaître ses amis, il jeta sa cognée et voulut les suivre.

xviii

Mais une jeune fille qui s’approchait en ce moment l’arrêta d’un regard plus puissant que celui de toutes les fées. C’était pourtant une pauvre fille qui marchait pieds nus, la servante du maître bûcheron qui avait enrôlé le prince parmi ses manœuvres. Tous les jours elle apportait sur sa tête l’eau et le pain qu’Hermann mangeait et buvait à midi. Elle allait ainsi servir les autres ouvriers épars dans la forêt, et elle ne s’arrêtait point à causer avec eux.

XIX

Elle avait à peine échangé quelques paroles avec Hermann, mais leurs yeux s’étaient parlé. Elle était belle et modeste. Hermann avait vingt ans, et il n’avait pas encore aimé. Depuis trois jours, il aimait la pauvre Bertha, et quand la fée