Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXI

— C’est une honte pour nous, dit Régis, qui était la plus ardente dans son dépit. Nous avons accueilli ces êtres faibles et périssables pour avoir le plaisir de comparer leur misère à notre félicité, pour nous rire de leur faiblesse et de leurs travers, pour nous amuser d’eux, en un mot, tout en leur faisant du bien, ce qui est le privilège et le soulagement de la puissance, et les voilà qui nous bravent et qui se croient supérieurs à nous parce qu’ils ont des enfants et qu’ils les aiment.

XXXII

« Fais que nous les aimions aussi, ô reine ! qui nous as faites ce que nous sommes. Si tu es plus sage et plus savante que nous, prouve-le aujourd’hui en modifiant notre nature, que tu as laissée incomplète. Otr-nous quelques-uns des privilèges dont tu as doté notre merveilleuse intelligence, et mets-nous dans le cœur ces trésors de tendresse que les êtres destinés à mourir possèdent si fièrement sous nos yeux. »