Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/98

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dans ses bras. Hermann prît doucement l’enfant, l’enveloppa dans une douce toison et sortit sans bruit ; mais il avait à peine franchi le seuil, que la mère s’élança furieuse, croyant que la fée lui enlevait sa fille.

LII

Et quand elle sut ce que voulait faire Hermann, elle éclata en pleurs et en reproches ; mais Hermann lui dit : « Notre grande amie veut aimer notre enfant, et notre enfant, qui nous connait à peine, ne souffrira pas avec elle. Elle n’aura pas les regrets et les souvenirs qui m’ont tourmenté autrefois ici. Il faut faire ce sacrifice à la reconnaissance, ma chère Bertha. Nous devons tout à la fée, elle m’a sauvé la vie, elle t’a donnée à moi ; si nous mourions, elle prendrait soin de nos orphelins.

LIII

« Elle est pour nous la Providence visible. Sacrifions-nous pour reconnaître sa bonté. » Bertha n’osa résister ; elle dit à Hermann : « Emporte vite mon trésor, cache-le, va-t’en ; si je lui don-